Introduction : le Legal Design, une pratique encore méconnue
Le Legal Design est une notion devenue courante dans le monde du droit, mais qu’en est-il dans la pratique ? Beaucoup de notaires et d’avocats, notamment en province, n’en ont qu’une vague idée ou ignorent totalement ce qu’il représente.
Il existe de plus en plus d’agences de Legal Design, principalement basées à Paris. Cependant, le droit est partout, et il serait opportun que le Legal Design, dont les bienfaits ne sont plus à démontrer, puisse s’étendre au-delà des grandes métropoles.
Un besoin d’accessibilité dans le domaine juridique
Selon le Baromètre « Accès au droit » publié en juin 2021 par le Conseil National des Barreaux (CNB), 48 % des Français déclarent avoir déjà consulté un avocat. Ce chiffre suggère qu’environ la moitié de la population a eu recours aux services d’un avocat, que ce soit pour des conseils juridiques ou des procédures judiciaires.
Dans le domaine notarial, le chiffre est encore plus important. Un rapport de 2022 indique qu’environ 85 % des Français auront recours à un notaire au moins une fois dans leur vie. Cette statistique inclut les transactions immobilières, qui concernent une grande partie de la population, ainsi que les démarches liées aux héritages.
Ainsi, l’utilisation du Legal Design dans le domaine notarial est essentielle pour informer efficacement les clients, améliorer la relation client et gagner du temps en rendez-vous grâce à des supports pédagogiques et infographiques.
Comment l’information se retranscrit-elle dans le cerveau humain ?
1. La perception : capter l’information
Le cerveau humain capte d’abord l’information via les sens, principalement la vue dans le cadre des documents juridiques. Cette perception dépend de facteurs tels que :
- La clarté visuelle : Des éléments bien structurés (titres, couleurs, icônes) facilitent la reconnaissance immédiate.
- La lisibilité : Une typographie simple et un langage clair permettent une lecture intuitive.
Dans le domaine notarial, des documents complexes ou surchargés peuvent créer une surcharge cognitive, rendant l’information inopérante.
2. L’attention : choisir ce qui compte
L’attention est une ressource limitée. Le cerveau filtre les informations pour se concentrer sur celles qu’il juge pertinentes. Ce processus peut être influencé par :
- La mise en avant visuelle : Des hiérarchies visuelles (taille, couleurs contrastées) attirent l’attention sur les points essentiels.
- La segmentation : Diviser l’information en morceaux digestes, comme des encadrés ou des paragraphes courts, réduit la charge mentale.
Les fiches explicatives ou infographies juridiques permettent de concentrer l’attention sur les notions clés, évitant de perdre les clients dans des détails superflus.
3. La compréhension : donner du sens
Après avoir capté l’information, le cerveau cherche à lui donner du sens en déchiffrant et en interprétant ce qu’il lit ou voit. Voici comment faciliter cette étape :
- Utiliser des métaphores : Comparer un concept juridique à des notions familières simplifie sa compréhension.
- Simplifier sans appauvrir : Employer un langage clair mais précis pour éviter les malentendus.
Dans le domaine notarial, rendre un acte compréhensible exige d’utiliser un vocabulaire accessible sans recourir au jargon inutile.
4. La mémoire : retenir l’essentiel
Pour que l’information soit mémorisée, elle doit être :
- Contextualisée : Reliée à une expérience concrète du client.
- Visuelle : Les schémas, graphiques et images facilitent la mémoire à long terme.
- Répétée : Les concepts réitérés sous différentes formes (texte, visuel, oral) ancrent durablement l’information.
Par exemple, des infographies juridiques illustrant les étapes d’une succession ou d’un achat immobilier renforcent la mémorisation et la compréhension.
5. L’utilisation : transformer l’information en action
Enfin, une information utile doit être « opérationnelle » pour inciter à agir. Cela passe par :
- Des guides pratiques : Détailler clairement les étapes à suivre (ex : « Rassemblez ces documents »).
- Un ton engageant : Employer des visuels interactifs ou des pictogrammes ludiques motive le client à passer à l’action.
Dans le domaine notarial, un document bien conçu doit permettre au client de devenir acteur de son propre processus juridique.
Cas pratiques : mes recherches et créations
Donation au dernier vivant
Pour une fiche explicative sur la donation au dernier vivant, j’ai créé un PDF interactif. Celui-ci résume les différentes situations possibles, avec des boutons permettant au client de naviguer directement vers la page correspondant à sa situation. Cela évite de perdre du temps sur des informations non pertinentes.
En dernière page, j’ai ajouté un lexique accessible via un bouton, expliquant les notions importantes et récurrentes. Le design est épuré, avec des pictogrammes style origami pour un aspect ludique. J’ai fait tester ce document à des personnes âgées, qui l’ont trouvé clair et pertinent.
Vente immobilière
Pour le contrat de vente immobilière, j’ai opté pour un format vertical tout en longueur, optimisé pour une lecture sur smartphone ou ordinateur. Contrairement à la fiche sur la donation au dernier vivant, ce sujet est surtout informatif et prépare les parties à la vente aux différentes étapes suivant le compromis.
Le style reste épuré, avec des pictogrammes pour souligner les informations clés. Les couleurs sobres sur fond blanc et gris, associées à une hiérarchisation visuelle claire, rendent l’information facilement compréhensible.
Conclusion
Je continue de travailler sur d’autres sujets récurrents qui reviennent souvent dans les échanges entre notaires et clients, tout en cherchant à améliorer constamment l’expérience utilisateur et visuelle.
Le droit ne s’adresse pas uniquement aux clients : il peut aussi intéresser les professionnels, les chercheurs, ou même les curieux. Dans ce cas, la data visualization juridique devient un outil fascinant pour rendre les informations plus claires et accessibles. À travers des schémas ou graphiques, elle apporte une touche presque artistique, rendant la découverte plus agréable et engageante. C’est ce que j’ai voulu faire avec mon projet sur le droit à un environnement sain, que vous pouvez découvrir [ici].
En toute transparence : j’utilise ChatGPT pour la rédaction de mes articles. Dans un premier temps, comme j’aime écrire, je rédige l’article dans son ensemble, au fur et à mesure que les idées me viennent, sans structure finale. Je fais des recherches sur différents sites et je demande aussi à ChatGPT, en vérifiant ses sources. Puis, pour l’article final, je lui demande de le structurer, de reformuler certaines parties, mais d’autres non, sans trop dénaturer le ton que j’ai souhaité utiliser.